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Page:Hirsch - Un vieux bougre, 1908.djvu/257

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UN VIEUX BOUGRE

Elle regardait désespérément vers le lit, accablée de ce qu’un homme pût allier une telle ingratitude à tant de lâcheté.

— Diras-tu c’que tu f’sais là, bougresse !… répétait Gaspard.

Elle lut dans ses yeux la décision terrible et elle défaillait de souffrance :

— J’étais… je… Y a un homme !… balbutia-t-elle.

Le vieux lâcha prise. Elle chancela jusqu’au mur où, adossée, elle pleura, essayant de mouvoir ses mains.

Roubeau apparut, blême, entre les rideaux fanés. Il semblait honteux de sa carrure et il battait lentement des coudes.

— J’suis l’fils du maire, vous savez…

Il ne trouva rien autre à dire, mais il profita de la stupéfaction de Gaspard pour se sauver. Celui-ci, la joie du mal le transfigurait. Il congédia Mlle Youyou :

— Si c’est ça qu’t’appelles un homm’… t’es pas au bout d’tes peines, ma pauv’fille… En attendant, y a p’us d’place pour toi ici… Va… Va-t’en… Va…