Aller au contenu

Page:Hirsch - Un vieux bougre, 1908.djvu/28

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
24
UN VIEUX BOUGRE

gaires et, passant par-dessus elle, il se trouva debout. À la mourante clarté de la bougie, il paraissait très grand. Son ombre brisée montait du parquet à la muraille et, jusqu’au plafond, elle débordait.

— J’veux qu’ tu restes encore… Tu m’aimes donc pas ?

— Ah ! si, que j’t’aime !… Mais j’voudrais quand même pas ramasser d’là boîte !

Tranquillement, il avait mis son pantalon. Les mains aux hanches, il contemplait sa tunique et il oscillait sur sa base. Mlle Rubis, en s’étirant, put atteindre la baïonnette, la détacha de la fenêtre, avec le ceinturon, et elle la déposa, sans bruit, sous le traversin.

— Michel, r’viens te r’coucher, grosse bête !…

Il grogna un « non » rude, accentué d’un appel du talon, et il se pencha pour boutonner ses guêtres. Comprenant qu’elle n’obtiendrait rien de ce têtu par la ruse ni la douceur, elle se tourna vers lui et, d’une voix âpre :

— Non, mais… et mon p’tit cadeau ?

De surprise, Michel laissa tomber sa tunique