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Page:Hirsch - Un vieux bougre, 1908.djvu/284

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UN VIEUX BOUGRE

le déposa dans une musette de soldat, parmi de vieux linges. Alors, il murmura :

— Maint’ nant, à toi, Gaspard…

D’en haut, un chuchotement parvint, des mots prononcés très vite, de cette voix oppressée, haletante, sourde, que donne le cauchemar. Et, de nouveau, il n’y eut que la respiration profonde de Michel. Le grand-père attendit, une main en cornet tournée vers l’orifice noir de la trappe béante où se perdaient les montants de l’échelle. Un sourire mauvais crispa toute la face de l’homme, sans y altérer la ligne en relief de la balafre. Il tira son couteau, l’ouvrit, et, quittant ses savates, il grimpa nu-pieds à l’échelle. Elle gémissait. Un coffre craqua aussi. Gaspard s’arrêta, la figure à hauteur de la lanterne suspendue à un échelon.

— Ben quoi ! se dit-il.

Le couteau entre ses dents, il décrocha cette lanterne et, la flamme contre lui, il continua l’ascension. L’ombre qui s’était faite dans la salle paraissait monter derrière lui et le pousser.