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Page:Hirsch - Un vieux bougre, 1908.djvu/40

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UN VIEUX BOUGRE

— R’gardez-y vous-même, l’père, p’isque vous savez lire…

Il remonta par la ceinture son pantalon de toile trempé ; et, en échange de la lettre, il remit à sa bru son chapeau de feutre d’où l’eau dégouttait :

— J’sais lire, bien sûr… J’sais’cor’des choses qu’on n’s’en dout’s’ment pas, foi d’Gaspard, ma fille !

Elle approuva, d’un geste admiratif de ses mains, tandis que Michel apportait un tabouret :

— Seyez-vous, l’père, vous lirez mieux à vot’convenance…

— C’est bon… ça va…

Mais le vieillard avait vu la bouteille entamée.

Il ajouta :

— Un’verrée d’vin, ça m’ferait p’us d’avantage que d’m’asseoir…

Il vida le verre d’un trait, et il alla lire, auprès de la croisée. Du chef, il en atteignait le haut. Le jour cru accentuait la saillie de son menton glabre entre les favoris épais et ras qui fourraient de blanc ses joues sèches, terreuses. Une balafre oblique lui coupait le