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Page:Hirsch - Un vieux bougre, 1908.djvu/45

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UN VIEUX BOUGRE

Michel, nom de Dieu !… qui veut qu’on y ouvre… »

Il y avait dix-huit ans passés, depuis ce retour. Nul ne savait rien de l’exil du transfuge, sinon qu’il avait vu chez eux les Chinois, les Lapons, les Fuégiens, les bouviers d’Australie, les nègres simiesques sur les deux flancs de l’Afrique et dans les îles. Peu à peu, à de longs intervalles, il avait cité quelques-unes de ses étapes, pour humilier publiquement le maire ou l’instituteur. Ivre, il se vantait d’ignorer la crainte et d’avoir assisté à des spectacles monstrueux. Il désignait alors l’estafilade, pareille à un gros ver jaune, qui couturait sa face boucanée, et il disait :

— L’jour qu’j’ai écopé d’ça, j’en ai donné p’us qu’ça n’valait, bien sûr !

On le redoutait au pays pour ces vantardises qui augmentaient le mystère de sa vie ; et on l’admirait d’avoir, dans sa ceinture de cuir, rapporté assez d’or pour acheter du bien.

Son fils le cultivait, à charge de nourrir Gaspard et de lui remettre les espèces qu’il demandait avec autorité. Au début, il gaspilla volon-