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UN VIEUX BOUGRE

Mlle Rubis le rassura :

— M’sieu ton grand-père est dans nos idées… Embrasse-le, Mimiche !

Après l’étreinte et quelques explications, le vieillard, d’une tape, poussa Michel vers la fenêtre :

— Va au jour, que j t’avise un peu !… Eh ! t’as fondu, l’gas !… C’est sans r’proche de’ma part : poulette fraîche n’engraisse jamais le coq !…

Après un moment, Michel s’enquit de ses parents :

— Quoi qu’y dis’nt, l’père et la mère ?

Il regretta sa question, tant Gaspard usa d’un langage vert pour abominer leur nature timorée. Le vieux en imitait les attitudes humbles, le ton doux ; puis, sa diatribe tonnant, il montrait par des gestes brutaux quelle vigueur servait encore sa volonté.

Or, il choqua du pied le ballot de ses hardes, et les pièces de monnaie tintèrent à l’intérieur. Pour un coup d’œil surpris entre les amants, sa face se figea, méfiante, hostile, sombre, et la balafre cireuse dont elle était illustrée en