La voix de Mme Naton changea, aussi sèche soudain qu’elle venait d’être mielleuse :
— Passe pour cett’fois… mais faudra m’payer… J’vous donn’l’cabinet 22, cont’la chamb’à m’sieu Gotte… Vous l’connaissez, m’sieu Gotte ?…
— Ah ! c’que vous voudrez… pourvu qu’je m’couche !…
— Prenez la clef au tableau… mais pas d’bougie… c’est autant d’économisé, quand on n’a pas d’quoi…
— Rien pour moi, m’ame Naton ? fit un joli homme blond, bouclé, en saluant.
— Si !… Un’jolie d’moiselle… à qui vous seriez bien aimab’de montrer l’chemin… Elle prend l’22 pour c’te nuit…
M. Gotte s’inclina devant Mlle Youyou dont la moue s’acheva en sourire, parce qu’elle le jugeait élégant de taille, de costume, et fin de visage.
— M. Gotte est artiste… musicien, même… ponctua Mme Naton.
Elle avait beaucoup aimé, et ses cheveux gardaient un éclat artificiel en mémoire des