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Page:Hirsch - Un vieux bougre, 1908.djvu/79

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UN VIEUX BOUGRE

— C’est un’chamb’que j’voudrais, m’ame Naton… Vrai, j’en peux plus !

— Vous m’devez pas mal déjà… Faut en conv’nir…

— Soyez gentil’, quoi !… J’suis malad’…

— J’ai b’soin d’mon argent… J’suis pas riche, moi… y s’en faut !…

— Vous savez ben que l’vieux pay’ra…

— C’vieux-là… qu’est-c’qu’il est, au juste… hein ?

La vieille buvant sa tisane à gorgées brèves, Mlle Youyou parla de Gaspard, à contre-cœur.

— Asseyez-vous donc, ma p’tite !

Elle accepta, et elle dit une part des choses étranges qu’elle avait apprises du héros déplorable. Mme Naton l’encourageait de petits soupirs émus, et on l’eût supposée très calme, n’était la course de ses mains tordues de goutte, alternant sur le pelage soyeux du félin.

— Y a-t-y du drôle de monde sur terre ! observa-t-elle, comme Mlle Youyou se taisait.

Celle-ci réclama, doucement :

— Alors, vous m’donnez un’chamb’?