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UN VIEUX BOUGRE

pouiller pièce à pièce, vous deux, de tout c’que j’ai ram’né d’argent du pays… pour l’plaisir d’vous voir manger à rien faire ?… Non, non !… Y aura plus un liard d’ma poche ici… ou ça s’rait pas la peine d’avoir été moi si longtemps…

Au geste qu’ils firent, s’interrogeant l’un l’autre, de l’œil, il étendit une main vers eux :

— Pas besoin d’m’en conter, mes petits… j’sais vos histoires d’avance… et c’que j’dis, rien n’y changera… Toi, Michel, tu l’sais pourtant, que l’diab’ et son train, c’est pas d’la graine pour prend’ le vieux Gaspard !

Michel répondit piteusement :

— On est bien aise d’vous avoir avec nous… et si Youyou vous a manqué, l’grand-père, la faute est à personne qu’à elle…

— Ça c’est vrai, ponctua Mlle  Rubis.

Comme l’ancien se taisait, elle reprit d’un ton voilé :

— C’est vous, qu’avez pas voulu m’voir continuer mon travail… D’main, j’y r’tournerai… et Michel va chercher à s’embaucher…