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Page:Histoire de Mademoiselle Brion, dite Comtesse de Launay, 1754.djvu/19

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de Mlle. BRION.

ſoupçonné la théorie ; une fille trop ignorante pour ſavoir rougir, ſimple par innocence, & cependant d’une complexion libertine, conduite chez Madame Verne, qui tenoit la maiſon la plus renommée de Paris.

Vous avez, ſans doute, Madame, entendu parler de la Verne, qui paſſoit pour entendre le mieux ſon métier, qui avoit les plus jolies filles, Abbeſſe d’une maiſon où ſéjournoit le Dieu du Libertinage ; pour tout dire enfin, la Pâris de ſon tems.

Connoiſſeuſe comme étoit la Verne, vous pouvez penſer avec quel plaiſir elle me reçut : une fille de mon âge & de ma figure, étoit un tréſor pour une femme qui auroit vendu le pucellage d’une Poupée.

La Dêpoix qui avoit le département de la toilette des Graces qui compoſoient ſon Serrail, fut amplement re-