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Page:Histoire de Mademoiselle Brion, dite Comtesse de Launay, 1754.djvu/33

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de Mlle. BRION.

Il étoit trois heures après-midi quand le bruit d’une porte que l’on ferma, me réveilla. Je fis un cri, Mr. de R.... parut aux pieds de mon lit pour me demander ce qui avoit occaſionné ma frayeur. Je fus fort étonnée de le voir habillé, prêt à ſortir. Il me dit qu’on l’étoit venu chercher pour une affaire Eccléſiaſtique qui alloit ſe juger dans le moment, & où il étoit indiſpenſablement néceſſaire qu’il ſe trouvât ; qu’il n’avoit que le tems de me donner un baiſer ; que je trouverois ſa voiture pour me reconduire chez Madame Verne, où il ne tarderoit pas à ſe rendre.

Je le vis bientôt diſparoître en maudiſſant les affaires d’Egliſe. Je jurois intérieurement contre tout le Clergé ; mais c’étoit un mal néceſſaire, & de plus, un malheur qu’il falloit oublier.

Combien de femmes de condition,