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Page:Histoire de Mademoiselle Brion, dite Comtesse de Launay, 1754.djvu/34

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HISTOIRE

de Princeſſes, diſois-je en moi-même, en pareil cas n’ont pas d’auſſi bonnes raiſons pour ſe conſoler ! Cette réflexion me divertit, & me prouva que j’avois tort de m’affliger. Le parallèle dans le malheur diminue ſouvent celui que nous éprouvons. Je m’habillai promptement, & me fis reconduire chez Madame Verne, où j’arrivai toute conſolée.

Je n’ai point vu Mr. de R.... depuis, auſſi libertin qu’aimable : auſſi inconſtant dans ſes gouts, que volage dans ſes plaiſirs, il n’étoit plus fidéle qu’au changement : chaque jour lui préparoit un triomphe nouveau, de nouvelles Bergéres, & différens plaiſirs.

Madame Verne, qui ſavoit par une longue expérience, combien la beauté que l’on ne doit qu’à l’éclat de la grande jeuneſſe & à un air de fraicheur, étoit une fleur paſſagére, ſur-tout quand on