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Page:Histoire de Mademoiselle Brion, dite Comtesse de Launay, 1754.djvu/80

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HISTOIRE

les avoient du plaiſir que de leur foibleſſe ; que c’étoit être ſage de ſavoir être heureuſe, & que je penſois qu’on ne pouvoit trop ſe dépêcher de l’être ; que ſi cependant il croyoit que la réſiſtance ajoutât au plaiſir, je ſaurois me faire violence pour multiplier ſon bonheur.

Il me prit au mot, & me dit que, quoiqu’il commençât à me faire ſa cour dans le moment où les affaires du matou étoient en fort bon train, il me défioit de réſiſter auſſi long-tems que la chatte. J’acceptai le pari ; & pour lui prouver que je répondois de moi, je lui dis que ce ſeroit l’inſtant de ſa défaite qui décideroit du moment de notre bonheur. Les agaceries que je voyois faire à ma chatte, ſembloient me dire que ce moment n’étoit pas éloigné. Je crus ne rien riſquer à en faire au plus dangereux de tous les matoux. Les yeux