Aller au contenu

Page:Histoire de Mademoiselle Brion, dite Comtesse de Launay, 1754.djvu/81

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
69
de Mlle. BRION.

fixés ſur elle, j’étudiois tous ſes mouvemens. Mon cher de la V.... qui ſe voyoit sûr du pari, en liſant dans les miens qu’elle réfiſteroit trop long-tems pour que je puſſe le gagner, me diſoit, en riant, que je haſarderois trop ; que ma chatte étoit bien plus prudente, & qu’il avoit bien envie de voir comment je m’en tirerois. Je ſentois à chaque inſtant que mon pari devenoit plus mauvais. Il ne me reſtoit plus qu’une foible lueur d’eſpérance que je vis bientôt détruite par l’imprudence du matou. Une patte mal-adroitement placée, permit à la chatte de ſe dérober ; le matou jura, la chatte donna des coups de griffe : les cartes ſe brouillerent. Je vis bien alors le tort que j’avois eu de m’engager. Mon cher de la V.... plus adroit que le matou, ne me permettoit pas de m’échapper. Me trouvant priſe, je lui propoſai le pari nul. Il me dit que non ;