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des Sciences.

SUR LE MOUVEMENT
D’UNE BULLE D’AIR
QUI S’ELEVE DANS UNE LIQUEUR.


Par M. de Maupertuis.



LOrsqu’un globe d’un volume déterminé eſt plongé dans une liqueur plus peſante que lui, il remonte, & la force qui l’éleve eſt la différence entre le poids d’un volume du fluide égal à lui, & son poids propre. Son volume étant toujours le même, cette différence demeure la même, & le globe ſeroit uniformément accéléré, s’il n’éprouvoit aucune réſiſtance ; il remonteroit de la même manière que les corps tombent dans le vuide. Dans un milieu uniforme & également denſe, la réſiſtance d’un globe dépend de la grandeur & de la vîteſſe actuelle ; ſi donc la grandeur du globe demeure la même, la réſiſtance qu’il ſouffre ne reçoit de variation que de la vîteſſe. La vîteſſe du globe, la réſiſtance qu’il éprouve, les eſpaces qu’il parcourt, & les temps pendant leſquels il les parcourt, ont été déterminés par M. Newton.

Mais ſi le volume d’un corps eſt variable, ſi un globe plongé dans une liqueur change continuellement de volume, les choſes ſe paſſent fort différemment. La grandeur du globe changeant, la force motrice n’eſt plus conſtante comme dans le premier cas ; la réſiſtance varie auſſi, non ſeulement en ce qu’elle dépend de la vîteſſe qui n’eſt plus la même, mais encore en ce qu’elle dépend de la grandeur du globe.

Lorſque je cherchois dans la nature quelque mouvement ſemblable à celui dont nous venons de parler, je vins à penſer aux bulles d’air qui s’élèvent dans l’eau ou dans quelqu’autre liqueur. Quoique le ſujet paroiſſe petit, il feroit difficile d’en trouver un autre qui réunît ſi bien la grande complication, & l’avantage d’avoir une exécution phyſique.