Voici quelques Lemmes qu’il faut ſe rappeller pour la Solution du Problème ſuivant.
I. Les liqueurs, que nous connoiſſons ne ſont point compreſſibles ; elles ne ſont ni plus ni moins denſes, ſoit qu’on les preſſe avec un piſton, ſoit qu’on les laiſſe ſtagnantes dans un vaſe ; ni plus ni moins à une grande profondeur, ou vers la ſuperficie.
II. L’Air eſt compreſſible, & ſa denſité eſt proportionnelle au poids qui le comprime. D’où il ſuit que les différents volumes d’une même quantité d’air ſont en raiſon inverſe des poids qui les compriment.
III. La force qui pouſſe en embas ou en enhaut un corps plongé dans un fluide eſt la différence des poids des deux quantités de matière, l’une contenuë dans le corps, l’autre dans un volume du fluide égal au volume du corps.
IV. Une Bulle d’Air plongée dans une liqueur, ſe diſpoſe en ſphere ; & quoiqu’elle ſoit élevée vers la ſorface, elle conſerve en s’élevant ſa figure ſphérique, ou fort approchante de la ſphérique, pourvu que la bulle ſoit fort petite. La même choſe s’obſerve dans une goutte de quelque liqueur que ce ſoit, qui ne ſe mêle point avec la liqueur dans laquelle elle eſt.
V. Une bulle d’air plongée dans une liqueur eſt preſſée par la liqueur qui eſt au deſſus & par toute l’atmoſphere : mais on peut conſidérer cette bulle comme ſi elle n’étoit peſſée que par la liqueur, & qu’elle y fût plongée plus avant. Et cette preſſion eſt proportionnelle à la hauteur de la colomne de liqueur ſupérieure à la bulle. D’où il ſuit que le volume de la bulle eſt en raiſon inverſe de cette hauteur.
Soit le vaiſſeau rempli de liqueur, dans lequel la bulle d’air eſt plongée en . Soit imaginé le vaiſſeau continué en en ſorte que le poids de la colomne de liqueur repréſente le poids de l’atmoſphère, il eſt clair que ſi le volume de la bulle eſt donné dans quelque profondeur connue, comme dans un point il ſera
Cela
