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Page:Histoire de l'Asie centrale.pdf/34

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AFGHANISTAN

Il établit comme lieutenant dans Kâboul son fils Zeman qui était arrivé à l’âge d’homme et qui était doué de brillantes qualités. Il gouverna d’une façon tout à fait indépendante. La fermeté distingua son administration et il rendit le peuple heureux ; les habitants d’Hérât l’aimaient beaucoup. Il avait dans son palais trois cents filles esclaves ; il ne prit pas de femme parmi les Afghans, toutes ses femmes étaient persanes ; il laissa trente-six fils.

Lorsque Châh Mourad Bi souverain de Boukhara eut enlevé de vive force la ville de Mervi Châhidjan à Beyram Ali Khan Kadjar qui fut tué et qu’il en eut transporté les habitants à Boukhara, quelques-uns des grands personnages de cette ville, ainsi que le fils de Beyram Ali, se réfugièrent auprès de Timour Châh, et lui dirent : « Merv fait partie de votre empire ; nous tous nous sommes vos sujets ; les Uzbeks, injustes et violents, ont dévasté et pillé notre pays, et ils en ont emmené les habitants prisonniers ; nous confions à votre foi religieuse le soin de venger notre honneur. » Timour Châh, à la tête d’une armée d’environ cent cinquante mille hommes, marcha de Kâboul sur Balkh par la route de Bout Bâmian avec l’intention de tirer vengeance ; des troupes de toutes les provinces de son empire se joignirent à lui.

Châh Mourad, de son côté, mit trente mille hommes sous les armes et éleva des retranchements sur la rive du Djihoun. Mais la crainte et la terreur s’emparèrent de son esprit ; après de nombreuses intrigues, il se décida à envoyer le qadi Abou Nasr et quelques autres personnages porteurs d’un mémoire appuyé sur des décisions