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Page:Histoire de l'Asie centrale.pdf/36

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AFGHANISTAN

SOULÉÏMAN CHÂH, FILS D’AHMED CHÂH.

Au moment de la mort de son père, il se trouvait à Qandahâr. Vély Khan, gendre du roi, et qui était aussi son vézir, importunait Ahmed Châh en lui disant : « Timour est loin de vous ; l’empire sera livré au désordre ; faites du prince Souléïman votre héritier présomptif. » Bien qu’Ahmed Châh eut conscience de l’inimitié du vézir à l’égard de Timour, il fut, par ses obsessions, forcé de consentir à laisser le pouvoir à Souléïman. Souléïman Châh fit donc frapper la monnaie et réciter la khoutbeh en son nom dans la ville d’Ahmed Châhy ; il distribua une gratification à l’armée. Le vézir, entièrement maître, excitait le peuple à reconnaître Souléïman comme roi. Celui-ci envoya des ordres de tous les côtés, nomma des fonctionnaires et retint ses frères auprès de lui.

Sur ces entrefaites, on apprit que le prince Timour avait, à Hérât, posé sur sa tête la couronne de la souveraineté, qu’il avait fait battre monnaie, prononcer son nom dans les prières, et qu’il équipait et soldait une armée. La plus grande partie des Afghans qui étaient à Qandahâr avaient le cœur plein de ressentiment contre le vézir ; ils s’éloignèrent et gagnèrent Hérât. Timour Châh marcha sur Qandahâr suivi d’un nombre considérable de partisans. L’armée de Souléïman l’abandonna et passa tout entière au camp de Timour. La fortune et l’étoile de Souléïman