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Page:Histoire de l'Asie centrale.pdf/37

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AFGHANISTAN

inclinant au malheur, les efforts du vézir restèrent sans résultat. Bref, il ne resta personne à Qandahâr auprès de Souléïman et de son ministre. Celui-ci, voyant le bonheur l’abandonner, se rendit au-devant de Timour avec ses deux fils, son petit-fils, et des présents considérables, après avoir dicté à Souléïman la conduite qu’il avait à tenir : « Lorsque Timour Châh approchera, vous-même, avec les gens de loi et les religieux, le sabre et le linceul au cou, allez à sa rencontre pour le recevoir. » Le vézir rejoignit l’armée de Timour à l’endroit appelé Siâh Ab ; il s’avança pour saluer le roi ; mais Timour Châh ne jeta même pas un regard sur lui. Lorsqu’on eut campé, le vézir et ses enfants furent arrêtés et mis tous à mort. (Que Dieu leur fasse miséricorde !) Leurs biens furent confisqués au profit du trésor royal. L’armée approchant de la ville d’Ahmed Châhy, Souléïman se porta à la rencontre du roi, accompagné par les gens de loi et les religieux : il avait le sabre et le linceul au cou ; il mit pied à terre et salua le roi. Timour Châh lui accorda le pardon de ses fautes, et lui fit signe de remonter à cheval. Il lui ordonna de demeurer une semaine enfermé dans le mausolée d’Ahmed Châh et de venir ensuite le saluer. « Je vous rends vos biens, lui dit-il ; mais livrez-moi le trésor. » Souléïman obéit de tout cœur, et, au bout d’une semaine, il vint à l’audience royale ; Timour partit pour Kâboul.

La crainte que ses frères lui inspiraient avait déterminé Timour Châh à les emprisonner dans le Bâla Hiçar de Kâboul, château très-bien fortifié.

Il n’eut point de vézir ; le cheikh Abdoul Lethif, un