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Page:Histoire de l'Asie centrale.pdf/47

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AFGHANISTAN

dients : « Partez, leur dit-il, espérons qu’il ne vous sera fait aucun mal. » Housseïn Aly Khan, suivi de personnages de haut rang se dirigea, la chaîne au cou, vers la citadelle. Qilidj Khan vint à leur rencontre et reçut leurs hommages. Après un long préambule, Qilidj Khan dit à Housseïn et à Mirza Hachim : « Moi qui commande mille familles ouïmaks, je suis sans pouvoir, tandis que vous qui êtes d’une religion étrangère, qui êtes des gens de basse condition et des Persans, vous êtes devenus, l’un vézir, et l’autre intendant des finances ! L’heure de votre disgrâce est arrivée, car le pouvoir n’appartient plus au prince Mahmoud. » îl ordonna qu’on les arrêtât tous deux et qu’on laissât partir les khans afghans. Il donna ensuite l’ordre de tirer des tours de la citadelle des coups de fusil sur la ville et sur le palais royal. Les émirs, rendus à la liberté, exposèrent ce qui s’était passé au prince Mahmoud qui éclata en gémissements. À ce moment, on apporta la nouvelle que le prince Qaïsser et le serdar Ahmed Khan n’étaient plus qu’à la distance de quatre fersakhs. Ayant perdu tout espoir, le prince Mahmoud, suivi de son fils Kamran, de son frère le prince Firouz oud Din, de Mélik Qacim et de ses conseillers intimes, sortit de la ville par la porte de l’Iraq, lorsque tout le monde se livrait au sommeil ; il se réfugia en Perse auprès de Feth Aly Châh Qadjar, qu’il alla trouver à Kachan ; la suite de ces événements sera racontée plus loin.

Le matin même du jour où le prince Mahmoud avait pris la fuite[1], le prince Qaïsser entra dans la ville. Zéman

  1. Chez les musulmans, le jour de vingt-quatre heures commence au coucher du soleil.