Page:Histoire de l'Asie centrale.pdf/46

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
34
AFGHANISTAN

sincérité. Qilidj Khan répondit, avec les dehors de la soumission : « Je suis l’humble serviteur et l’esclave du prince ; des hommes pervers m’avaient fait concevoir des craintes ; mais, puisque le prince me pardonne mes crimes, à moi qui suis coupable, tant que je vivrai, je ferai pour lui et pour le service de Dieu le sacrifice de ma vie. Je n’agirai pas avec duplicité ; mais puisque ceux qui possèdent la confiance de la cour du prince et ont toute autorité sont Housseïn Aly Khan et Mirza Hachim Khan le chef des secrétaires de la chancellerie, que ces deux personnages viennent ici avec quelques émirs afghans, et qu’ils s’engagent par serment, pour que je sois rassuré et que j’aie l’esprit en repos. »

Séyid Mehemmed sortit de la citadelle et retourna auprès du prince Mahmoud. Il lui rapporta fidèlement les paroles de Qilidj Khan. La nouvelle s’était répandue de bouche en bouche que le prince Qaïsser fils de Zéman Châh s’était approché de Hérât à la distance de dix fersakhs, avec le serdar Ahmed Khan, tous les émirs et six mille hommes et qu’il s’avançait rapidement en doublant les étapes. Inquiet et troublé, le prince Mahmoud, ne trouvant pas d’autre moyen de se tirer de sa position, manda auprès de lui, sous le coup de la nécessité, Housseïn Aly Khan, Mirza Hachim Khan et d’autres émirs de haut rang : « Allez auprès de Qilidj Khan, leur dit-il, rassurez-le de ma part et portez-vous garants de tout ce qui pourrait arriver. » Housseïn et Mirza Hachim se mirent à se lamenter et assurèrent au prince que le but de Qilidj Khan était de se saisir de leur personne : « Il n’a point d’autre but, dirent-ils ; nous nous rendrons auprès de lui, mais nous ne reviendrons pas. » Le prince se voyait pressé par le temps et à bout d’expé-