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AFGHANISTAN

de la situation des affaires ; il en résulta que, pendant deux mois encore, Mir Aly Khan écrivit des lettres au roi ; mais aucun secours ne lui parvenant, les forces du prince Mahmoud augmentèrent de jour en jour. L’assaut fut donné à la ville, qui succomba. Mir Aly Khan et le prince Hayder s’enfuirent à Pichâver auprès de Zéman Châh. Ils lui exposèrent la situation. Le roi en fut profondément attristé ; il reconnut que le meurtre des émirs était la cause de sa détresse et que c’était une perfidie de son ministre. La situation étant sans remède, les regrets furent inutiles. Zéman Châh partit alors pour Kâboul avec l’armée qu’il avait auprès de lui ; il laissa dans Pichâver le prince Choudja avec ses femmes et ses éléphants : il s’arrêta à Kâboul, puis il envoya du côté de Qandahâr le général Ahmed Khan Nour Zey avec deux mille cavaliers afghans et deux mille Persans de Kâboul pour combattre à l’avant-garde ; quelques jours après, il sortit de Kâboul avec ses troupes et campa à quatre étapes de distance, dans la bourgade de Seri Meïdan[1], attendant les nouvelles qui lui viendraient d’Ahmed Khan.

Le prince Kâmrân et Fethy Khan, de leur côté, à la tête de dix mille cavaliers, arrivèrent d’Ahmed Châhy et prirent position en face d’Ahmed Khan ; celui-ci avait, ainsi que les Persans, du ressentiment, contre le vézir Rahmet-oullah Khan, à cause du meurtre des émirs martyrs ; il passa du côté du prince Kâmrân et se joignit à lui.

Zéman Châh se trouvait à Seri Méïdan lorsqu’arriva, le

  1. Séri Méïdan est une belle et fertile vallée que traverse la route de Qandahâr à Kâboul. Le village de Méïdan est situé sur la rive gauche de la rivière de Kâboul et à quatre fersakhs de la ville de ce nom.