Aller au contenu

Page:Histoire de l'Asie centrale.pdf/75

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
63
AFGHANISTAN

action ; mais moi, humble et ancien serviteur du roi, je n’ai pas d’autre pensée, d’autre souci que ceux de lui obéir et de me dévouer pour lui. Cependant, la crainte m’a saisi, et je n’ose espérer qu’il m’admette à l’honneur de baiser ses pieds ; s’il plaît au Dieu très-haut, chaque année je verserai au trésor royal les revenus du Kachmir, et je me regarderai comme un de ses esclaves. Il est vrai que mon père, trompé par d’infâmes intrigants s’est révolté, mais mes ancêtres ont tous été dévoués aux rois vos prédécesseurs. »

Châh Choudja admit les excuses d’Ethâ-Mehemmed et le confirma dans le gouvernement de Kachmir et d’Atek ; puis il se mit en marche pour revenir sur ses pas. Sur ces entrefaites, un exprès vint de Kâboul annoncer que Châh Mahmoud et les autres princes, ayant vu la garnison de Bâla Hiçar livrée au sommeil insouciant du lièvre, s’étaient concertés, avaient massacré leurs gardiens et étaient sortis de la citadelle et descendus dans la ville ; que Mahmoud, sans rester une minute dans Kâboul avait rejoint Fethy Khan, et que des autres princes, les uns s’étaient enfuis, les autres avaient été repris ; qu’à la suite de cet événement, des troubles avaient éclaté à Kâboul. Châh Choudja partit en toute hâte, doubla les étapes, et trouvant la capitale dans l’état qu’on lui avait décrit, il en fut profondément attristé et affligé.

Parmi les princes qui s’étaient échappés du Bâla Hiçar, Dârâb, fils d’Ahmed Châh, avait atteint Badakhchan : il se rendit de là à Boukhara, puis auprès du roi de Perse, ensuite à la Mecque ; il revint plus tard à Kâboul, où il mourut.

Châh Mahmoud surmontant mille difficultés et mille