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Page:Histoire de l'Asie centrale.pdf/74

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AFGHANISTAN

rejetant le crime et la trahison sur Chir Mehemmed Khan ; puis ils entrèrent ensemble à Kâboul.

À cette époque, Mir Vaïz s’enfuit de cette ville, et se réfugia auprès des Seyids qui habitent au pied des montagnes des Hézâreh. C’est un pays dont l’accès est difficile et qui est fortifié par la nature ; il envoya de là une missive au roi, pour lui exposer qu’il n’avait pris aucune part aux événements qui venaient de se passer, que Chir Mehemmed, seul, les avait provoqués, et que sans lui il serait toujours resté l’humble serviteur du roi. Tous les émirs s’empressèrent de rassurer Mir Vaïz et ils lui firent obtenir son pardon. Son fils vint d’abord, et quelque temps après il arriva lui-même. On commença par le traiter avec beaucoup de considération ; puis, au bout de quelques jours, ce Seyid d’un caractère éminent, fut mis à mort avec ses deux fils et ses serviteurs et leurs biens, furent livrés au pillage. Ce crime ne permit pas à Châh Choudja de jouir de la royauté.

Fethy Khan qui se trouvait à Qandahâr, s’échappa de prison et s’enfuit dans les montagnes où il fut rejoint par le prince Kamran ; ils y attendirent une occasion favorable.

Châh Choudja avait quitté Kâboul à la tête d’une nombreuse armée pour attaquer Kachmir où se trouvait Ethâ Mehemmed fils de Chir Mehemmed Khan. Après être resté quelque temps dans Pichâver, il se rendit à Mouzhaffer Abâd, ville située à mi-chemin de Kachmir, et il y campa. Bientôt un ambassadeur porteur de présents vint le trouver de la part d’Ethâ Mehemmed ; la lettre dont il était chargé était conçue en ces termes : « Mon père s’est révolté ; il a reçu la juste récompense de son indigne