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Page:Histoire de l'Asie centrale.pdf/78

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AFGHANISTAN

Après une longue lutte, Mehemmed Ekrem, atteint par une balle, fut tué ; Châh Choudja en fut péniblement affecté et commença à désespérer. Sur ces entrefaites, quelques officiers du corps persan de Kâboul lâchèrent pied avec leurs troupes et passèrent du côté de Mahmoud ; la déroute se mit dans l’armée de Châh Choudja ; un grand nombre des émirs les plus braves ayant été tués, le roi ne put résister plus longtemps et prit la fuite dans la direction de Kâboul ; n’osant se fier aux habitants de cette ville, il gagna Pichâver, emmenant avec lui les bagages de son vézir qui avait perdu la vie et le prince Hayder, fils de Zéman Châh ; ce dernier resta à Kâboul.

Châh Mahmoud rentra pour la seconde fois en possession du trône et du gouvernement, avec l’éclat de Djemchid et la pompe de Cosroès ; il s’assit sur le siège de la toute-puissance et il étendit sa clémence sur ses sujets ; Fethy Khan devint son ministre avec un pouvoir absolu. Le prince Kamran eut le commandement de Qandahâr, et Fethy Khan établit chacun de ses frères comme gouverneur dans une ville.

L’année suivante, Châh Choudja fut chassé de Pichâver et réduit à errer dans les montagnes qui avoisinent cette ville. Il envoya un messager à Ethâ Mehemmed Khan, à Kachmir, pour lui demander soit une armée, soit de l’argent pour soutenir ses droits contre Châh Mahmoud. Ethâ répondit : « Qu’on me donne en gage le diamant nommé Deryâ i Nour (mer de lumière)[1], et je prêterai trente laks de

  1. Les célèbres diamants connus sous le nom de Kouh i Nour (montagne de lumière) et Deryâ i Nour (océan de lumière), avaient été rapportés de Dehly en Perse par Nadir Châh.