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Page:Histoire de l'Asie centrale.pdf/79

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AFGHANISTAN

roupies. Châh Choudja n’ayant pas d’autres ressources, envoya le Deryâ i Nour ; le frère d’Ethâ nommé Ghoulâm Aly Khan vint alors lui remettre quinze laks, en lui disant qu’il recevrait plus tard les quinze autres et qu’on lui amènerait des troupes, mais qu’il fit usage en attendant de l’argent qu’il versait entre ses mains. Châh Choudja y consentit : les intrigants se rassemblèrent de tous côtés autour de lui, comme des mouches qu’attire l’odeur d’une friandise, et se firent accorder des subsides.

Quand Châh Choudja se rendit à Pichâver dans l’intention d’attaquer Kâboul, Mahmoud dit à Zéman Châh qu’il avait toujours traité avec égards et bienveillance : « Depuis la mort de notre père, l’empire est dévasté et le trésor est vide ; cette guerre n’a d’autre résultat que la ruine des sujets, le meurtre des musulmans et le sang versé injustement. Kâboul, la capitale, est à présent en mon pouvoir, et je suis votre aîné à tous, la royauté me revient de droit ; je demande donc que vos frères cessent de m’attaquer, tant que je vivrai ; en échange, je jure de ne plus traiter en ennemis ni vous ni vos enfants et de vous accorder sur mon trésor une pension et des revenus journaliers. Je ferai


    Le Deryâ i Nour fait aujourd’hui partie des joyaux de la couronne de Perse. Le Kouh i Nour tombé aux mains des Anglais lors de la prise de Lahore est maintenant dans le trésor de la Reine.
    Les Persans prétendent que ces deux diamants ornaient le sabre d’Afrassyab et qu’ils avaient été portés dans l’Inde par Timour.
    M. Eastwick a visité le trésor du Châh de Perse et a rendu compte de ses impressions dans son ouvrage qui a pour titre « Journal of a diplomate’s three years residence in Persia, » Londres, 1864, tome II, pp. 115-121.
    Mir Abdoul Kerim se trompe en alléguant que Chah Choudja remit le Deryâ i Nour à Randjit Singh. C’est le Kouh i Nour qui fut enlevé par ce prince au souverain afghan. Cunningham. History of the Sikhs, London, 1849, p. 163.