fiefs épars sous le nom générique de Savoie, il donnait à son pays un nom, comme son grand-père lui avait donné un drapeau, et, par cela seul, agrandissait sa valeur propre et le cercle de son horizon[1]. »
Prince des plus avisés de sa race, il fut loin de se raidir contre les idées affranchissement, de libertés municipales, qui grandissaient alors dans les villes. Après avoir accordé des franchises à Aoste, confirmé celles de Suse (1198), il les inaugura en Savoie par celles d’Yenne (1213). Pignerol, en 1220, et Chambéry, en 1232, en reçurent à leur tour.
Son souvenir est resté vivant à Hautecombe. Les donations et les visites qu’il fit à ce monastère, les nombreux actes passés sous son règne, de même que sous les suivants, dans lesquels figure comme témoin ou comme partie intéressée l’abbé d’Hautecombe, attestent que cette abbaye a toujours partagé, pendant la première période de son histoire, la gloire qui entourait le souverain.
Beaucoup d’autres monastères ressentirent aussi les effets de sa générosité[2]. Il nous suffira de rappeler ici qu’il fonda, près de Suse, la chartreuse de Lose (1191), dont la durée ne fut pas très longue ; qu’il gratifia de terres plus ou moins étendues le monastère du Betton en Savoie (1193), l’hospice du Mont-Cenis (1197), la chartreuse d’Aillon (1207 et 1216), et que, d’après Guichenon, il fonda l’église de Myans.
Pour compléter le bonheur de ce prince, il eut la plus