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Robert, abbé d’Hautecombe, fut de ce nombre. Peu de mois après avoir vu son monastère enrichi des libéralités considérables octroyées par Thomas Ier, il reçut une mission spéciale du Souverain Pontife. Grégoire IX le chargea de faire exécuter ses ordres relativement aux indulgences accordées par ses prédécesseurs et confirmées par lui-même à ceux qui contribueraient par leurs aumônes à la construction de la grande église de Genève, dont les travaux avaient été interrompus par suite de la révocation des indulgences promises, révocation faite par l’évêque seul et contre laquelle le chapitre avait porté plainte à la cour de Rome. L’abbé d’Hautecombe fut aidé dans cette mission par l’abbé d’Aulps et le prieur de la chartreuse du Reposoir[1].

Trois ans plus tard, en 1235, Grégoire IX envoie l’abbé de Redageshausen évangéliser la Livonie, encore dans le paganisme. Voulant ensuite tenter une nouvelle croisade, il s’adresse de nouveau à l’ordre cistercien et lui demande son concours.

Les souverains laïques n’avaient pas moins de confiance dans les lumières de cet Ordre. La guerre étant sur le point d’éclater entre la France et l’Angleterre, Henri III, roi d’Angleterre, envoya au pape, pour implorer sa mé-

  1. Rég. gen., n° 655 bis. C’est une lettre de Grégoire IX à l’évêque de Genève, Aymon de Grandson, du 14 octobre 1232, qui donne ces détails.
    Cette même année 1232, mourut à Hautecombe le vénérable Henri, qui, d’abord religieux à Clairvaux, puis abbé, devint évêque Magnæ Troyæ. Il se trouvait par hasard en Savoie quand la mort la surprit. Son corps fut porté à Clairvaux. (Chron. d’Albéric, rapportée dans les Annales de Cîteaux, IV, 441.)