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Louis II, sire de Vaud, lui confirmait[1] les libéralités octroyées par son père sur Lavours et Lignin[2], libéralités qui devinrent l’occasion de nombreux et interminables conflits entre l’abbaye et les juges des châtellenies et bailliages de la contrée. Les archives de Turin nous ont conservé de nombreux dossiers relatifs à ces conflits de juridiction.

Le 11 juillet 1325, Jean de Foraz, juge de Louis II, sire de Vaud, dans le Bugey et le Vairomey, provinces comprises dans l’apanage de ce prince, avait condamné, aux assises de Châteauneuf, Monin Blosius et son fils Jeannet, habitants de Lignin, à une peine pécuniaire. Richard d’Humilly, moine d’Hautecombe, métral, procureur et syndic de l’abbaye, représenta au juge qu’en vertu du testament de Louis Ier l’abbaye d*Hautecombe avait le mère et le mixte empire sur les hommes de Lavours, de Lignin, et lui exhiba les lettres patentes de confirmation de ces droits, signés par Louis II lui-même, l’année 1320, en présence de ses trois conseillers : Jacques, évêque de Belley ; François, official de Belley, et Albert Ruffi, son procureur. Sur la présentation de ces lettres, le juge révoqua sa sentence et défendit au châtelain de Châteauneuf de poursuivre les inculpés à raison de cette condamnation, ainsi qu’il résulte d’une autre décision rendue à Belley, le 15 juillet de la même année[3], mais qui ne fut cependant mise à exécution que l’année suivante, par Jacques de Saint-André, prieur de Belley, et Jean de Foraz, juge du sire de Vaud.

Vers la même époque, une autre difficulté surgit entre

  1. Par acte passé à Pierre-Châtel, le dimanche avant la fête de saint Laurent de l’année 1320. — Documents, n° 24.
  2. Communes situées au-delà du Rhône, entre Culoz et Belley, dans le Bugey.
  3. Voir Documents, n° 24.