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gleterre, son parrain, était né le 8 février 1284[1], à Baugé, alors capitale de la Bresse ; aussi, avant de monter sur le trône, il portait le titre de seigneur de Baugé et de Bresse. Héritier de la valeur martiale de son père, il se fit remarquer au combat de Mons-en-Puelle (1304), où il sauva la vie au roi de France par un acte de bravoure. Ce qui lui valut d’être fait chevalier sur le champ de bataille, de la main même de Philippe IV.

Trois ans plus tard, il épousait Blanche de Bourgogne, petite-fille de saint Louis, et cimentait ainsi de plus en plus l’union de France et de Savoie.

Pendant les premières années du règne d’Amédée le Grand, il prit part aux luttes qui troublèrent si souvent cette période, puis remplit les fonctions de régent pendant que son père accompagnait l’empereur à Rome ; et, lorsque ce dernier mourut, Édouard arriva au trône avec une expérience des affaires, qui a laissé de nombreuses traces dans les institutions de la monarchie (1323).

Son premier acte fut de recevoir, au château de Chambéry, la foi et l’hommage de ses conseillers et de ses vassaux. Semblant faire trêve avec son passé belliqueux, il se consacre à l’administration de ses États ; il confirme diverses chartes de franchises octroyées précédemment, jure avec son frère Aymon d’observer les règles prescrites par leur père pour la succession au trône, c’est-à-dire, le droit de primogéniture et l’exclusion des femmes, qui seront toujours dotées en argent. Ces règles, dont il fit ensuite jurer l’observation par les principaux barons de Savoie et de Piémont, assuraient d’une manière définitive la succession au trône et n’ont jamais été enfreintes dans la

  1. Guichenon. — Di San Tommaso, Tavole genealogiche della Real Casa di Savoia.