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d’Urbain V, du 30 août 1367[1] et, dix-neuf ans plus tard, nous trouvons Jean de Rochefort exerçant, comme supérieur de l’abbaye, les droits de haut justicier et de souverain, en faisant grâce à un meurtrier du Val-de-Crenne[2].

Pendant sa prélature, une des plus longues qu’ait vues le monastère d’Hautecombe, bien qu’elle n’ait été signalée par aucun événement important, il eut souvent à s’occuper des fours et des moulins de Chambéry, et les derniers actes relatifs à cette propriété de l’abbaye, dont nous avons parlé plus haut, se passèrent sous son administration[3].

Les châtelains de Rochefort et de Châteauneuf n’avaient point tenu compte des injonctions faites par les sires de Vaud, de respecter les droits de l’abbaye sur les terres de

  1. Mss Suares, t. V, fonds latins, 8967. — Gallia Christ., t. XVI.
  2. Cette faveur est accordée à la demande écrite du comte de Savoie, qui reste annexée aux lettres de grâce, datées de la maison de la Madeleine à Lyon, le 7 mai 1386.
    Voir ces deux documents à la fin de cet ouvrage, n°° 27 et 28.
  3. Le 11 août 1414, noble Pierre Gaillard, vice-châtelain de Chambéry, au nom du comte de Savoie, et Pierre Pilliodi, moine d’Hautecombe, comme procureur de l’abbé noble Jehan de Rochefort, ascensèrent ce moulin à Perrin Héritier, sous la censé annuelle de 40 veissels de froment. (Chapperon, Chambéry au XIVe siècle, p. 288.)
    On trouve dans cet ouvrage divers détails sur les changements de fermiers de cette propriété de l’abbaye et du comte de Savoie, que nous croyons inutile de reproduire ici.
    Comme autres faits se rapportant à l’administration de cet abbé, nous ajouterons que, le 23 mars de cette même année 1414, les religieux de Saint-Innocent reconnaissent, pour garde annuelle, 3 douzaines de lavarets à fournir à la Saint-André.
    Le 1er mars 1415, Hautecombe reconnaît à son tour pour la garde de sa grange Berthod (probablement le domaine de Berchoud), 6 veisseils froment et 6 veissels avoine, à la grande mesure de Montfalcon ; pour la grange d’Hautecombe-le-Vieux, au mandement de Cessens, 4 veisseils avoine ; pour sa grange à Aix, 4 veissels avoine. (Extrait des Manuscrits de Chapperon.)