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très vif ; que, d’autre part, leurs revenus ne leur permettaient pas de construire dans une localité plus clémente un établissement pour leurs malades ; que ceux-ci étaient souvent obligés de sortir du monastère et de vivre dans des lieux non réguliers. Félix V chargea les abbés de Saint-Sulpice, au diocèse de Belley, et de la Chassagne, au diocèse de Lvon, de recevoir cette cession de bénéfice et de déterminer la pension demandée en correspectif. Il leur enjoignit même, dans le cas où Guillaume de Lescherène aurait changé d’avis, d’unir quand même son bénéfice à Hautecombe[1]. Cette dernière éventualité paraît s’être réalisée, et l’abbé de la Chassagne, appelé aussi Guillaume, annexa le prieuré de Saint-Innocent à l’abbaye d’Hautecombe, suivant les conditions prescrites dans les bulles de commission.

Quelque temps après, de Lescherène, pour des motifs qui ne sont pas indiqués, voulant faciliter alors cette annexion, céda à Félix V tous ses droits de commende sur le prieuré qui fut alors canoniquement vacant. Des bulles, données à Lausanne le 6 mars 1443, confirmèrent l’union faite par l’abbé de la Chassagne et déclarèrent le prieuré de Saint-Innocent définitivement et perpétuellement uni au monastère d’Hautecombe.

Ces mêmes bulles déterminent la pension à servir à Guillaume de Lescherène. Afin que, disent-elles, l’ancien prieur, issu d’une race noble, ne soit pas trop lésé par cette union, le monastère d’Hautecombe lui payera à Lyon une pension annuelle de 500 florins d’or, de 12 gros de la monnaie de Savoie (environ 5.500 francs de notre mon-

  1. Suivant bulles données à Bâle., le 15 septembre 1442. (Archives de Cour, Abbazie. mazzo III, n° 9.)