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naie actuelle), à concurrence d’une moitié le jour de la fête de saint Jean-Baptiste et de l’autre moitié aux fêtes de Noël, à moins que le monastère ne lui assigne un ou plusieurs bénéfices produisant ce revenu ; le tout, sous peine d’excommunication, et si elle restait encourue pendant trois mois, Guillaume de Lescheréne pourrait reprendre son bénéfice dans l’état où il l’a résigné.

Les huiles d’union prescrivent, en outre, que rien ne sera changé dans le prieuré relativement au culte divin et au nombre de moines accoutumé. Cette stipulation était importante ; le prieuré, quoique non conventuel, avait charge d’âmes pour toute la paroisse groupée autour de lui, et il l’exerçait par un vicaire perpétuel qu’il rétribuait.

Ses revenus s’élevaient à 250 livres tournois petit poids environ, et des moines y résidaient au nombre de quatre[1]. Nous verrons plus tard que ces prescriptions des bulles d’union seront invoquées par les moines de Saint-Innocent pour défendre leurs privilèges contre l’abbé commendataire d’Hautecombe, dont ils vont dépendre désormais.

L’abdication de Félix V devant le concile de Lausanne, qu’il convoqua lui-même, mit fin au règne du dernier antipape ; Nicolas V resta sans conteste le seul chef visible de la chrétienté. Sous le pontificat de Pie II (1458-1464), craignant peut-être que l’union de ce prieuré, opérée par un antipape, ne fût pas régulière, bien que Nicolas V eût confirmé, par bulles du 18 juin 1449, tout ce que Félix V avait fait pendant son pontificat, Jean des Chênes, abbé d’Hautecombe, et ses religieux s’adressèrent au Saint-

  1. Voir, aux Documents, n° 32, les bulles d’union. — Lors de la confection du cadastre, ce prieuré possédait encore, en biens de l’ancien patrimoine de l’Église, 140 journaux.