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CHAPITRE V


Prélatures de Claude d’Estavayé, fondateur de la chapelle de Belley ; du cardinal Farnèse, de Claude de La Guiche, du cardinal de Saint-Georges. — Tentatives de réforme de l’abbaye.

Aucun nom d’abbé d’Hautecombe ne nous est apparu depuis 1473. Après Étienne de Caluse, nous trouvons François Colombier, démissionnaire, en 1504, en faveur de Claude d’Estavayé ; et c’est là tout ce que nous savons de l’abbé Colombier.

La nomination de Claude d’Estavayé, fils du seigneur d’Estavayé, au pays de Vaud, présentait de graves difficultés. N’étant que simple prêtre séculier, il ne pouvait prendre possession du siège abbatial : car, pour l’occuper, il fallait être moine profés. Mais le pape Jules II avait l’âme trop énergique pour reculer devant ces obstacles. Il commence par lui conférer l’abbaye d’Hatitecombe à titre provisoire, jusqu’à ce que son protégé eût rempli les conditions requises par la régie cistercienne pour recevoir un bénéfice en titre.

Le 24 janvier 1504, rien n’étant encore régularisé, il passe outre en vertu de son pouvoir suprême et fulmine, ce même jour, sept bulles pour assurer cette nomination contre toutes exception et opposition.

Par la première, il déclare qu’il est dérogé aux privilèges de l’abbaye d’Hautecombe, portant que personne ne pourra être élu abbé sans être profès de l’ordre de Cîteaux, en