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Savoie en faveur de ce prélat, que Charles-Emmanuel publia, le 18 mars 1594, un édit qui accordait à l’évêque-abbé tout ce qu’il avait sollicité. « Nous ayant été observé, disait ce prince, qu’entre tant de belles constitutions, l’une des principales devait être qu’en révérence et mémoire des sacrés os de nos sérénissimes ancêtres qui reposent dans l’abbaye et monastère d’Hautecombe, en un sépulcre ancien à ce destiné, nous étions invités de donner aux abbés cette prérogative et privilège d’honneur… voulons et ordonnons que dorénavant les abbés d’Hautecombe portent successivement le nom et titre de premiers sénateurs au Sénat de Savoie et jouissent de tous les privilèges attachés à cette charge, à la condition que lesdits abbés soient nés dans nos États delà les monts (en Savoie), qu’ils soient gradués et doués des qualités requises à l’exercice de ladite charge, déclarant néanmoins ne vouloir tirer aucune conséquence préjudiciable à très révérend messire Alphonse Delbene[1], qui jouira, en vertu du présent édit, des prérogatives de premier sénateur au Sénat. »

Mais cet édit devait être enregistré pour avoir force de loi.

Le Sénat, s’offusquant de ce que la qualité de premier sénateur, si elle était attribuée aux abbés d’Hautecombe, pourrait les amener à présider dans certains cas et que


    de l’abbaye jusqu’en 1551. À cette époque et le 15 novembre, messire Guillaume de Chabod, en la personne de ses tuteurs, se reconnut homme-lige pour les biens, rentes, servis et hommages spécifiés et désignés dans l’acte, déclarant les tenir, pour lui et les siens, sous l’hommage noble, de l’abbaye d’Hautecombe, et promettant pour toutes ces choses susdites de payer à l’abbaye la somme annuelle de 100 sols forts, ainsi que ses prédécesseurs avaient reconnu le devoir. (Archives de l’Économat, à Turin.)

  1. On a vu que l’abbé Delbene était né hors des États, à Lyon.