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Parmi les nombreuses requêtes adressées au chef de l’Église, il s’en trouve une relative aux ordres religieux. Elle est ainsi conçue :

« Presque tous les monastères, tant d’hommes que de femmes, et prieurz conventuels de Savoye et de Genevois, et autres lieux delà les monts des Estats du duc, sont tellement descheus de la discipline régulière et observance de la reigle et ordre de leur monastère ou prieuré, qu’à peine peut-on discerner les réguliers des séculiers, par ce que les uns vagabondent par le monde, et les autres, qui demeurent dans leurs cloistres, vivent assez dissoulument avec un très grand scandale du peuple. C’est pourquoy on supplie Sa Sainctetè qu’il luy plaise de bailler une commission à quelqu’un des prélats de cet Estât de delà les monts, qu’avec une bonne information et l’assistance de deux pères Jésuites ou Capucins, mesme (s’il est de besoing) du bras séculier, doive et puisse corriger les désobeyssances, selon qu’il verra estre expédient pour le salut de leurs âmes et spéciale consolation des peuples, nonobstant appellation ou opposition quelconque ; attendu que les supérieurs de ces ordres endurent de tels désordres, pour n’y apporter point de remèdes[1]. »

Devenu le successeur de Claude de Granier, le saint évèque s’adressa tour à tour au pape, au duc de Savoie, au roi de France, pour arriver à ses fins. En 1607, il exposait à Paul V qu’il y avait dans son diocèse :

1o Six abbayes d’hommes, dont trois de l’ordre de Cîteaux, Hautecombe, Aulps et Chézery ; deux de l’ordre des chanoines réguliers de Saint-Augustin, Abondance et

  1. Vie de saint François de Sales, par Charles- Auguste de Sales, t. I, p. 260 ; Paris. Vivès, 1857. C’est l’édition que nous citerons habituellement.