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fiants ; et 4° enfin, de faire observer les règlements prescrits par le concile de Trente.

Il travailla également à réunir les monastères bénédictins proprement dits en une seule congrégation, soumise à la même règle, qui aurait son centre à Talloires. Ses efforts furent couronnés de succès. Après sa mort, les religieux de ce monastère obtinrent d’Urbain VIII d’être séparés de l’abbaye de Savigny, de laquelle ils dépendaient, et Talloires devint l’établissement central de la Congrégation des Béuédictins réformés allobroges, en conformité d’un bref pontifical du 24 juillet 1624[1].

Le zèle de l’évêque de Genève ne fut donc point infructueux. Les grands monastères de Talloires, d’Abondance, de Sixt et d’autres moins importants furent transformés et améliorés au moins pour quelque temps.

Mais il ne paraît pas qu’il ait même tenté d’arrêter sur sa pente fatale le couvent d’Hautecombe. Dix-huit ans après sa mort, on y comptait, comme nous l’avons vu, onze religieux qui restèrent sans abbé pendant une douzaine d’années. En 1649, gémissant sur l’abaissement dans lequel se traînait sa communauté, le prieur Brunel prit l’initiative d’une réforme avec le concours du frère Jean-Baptiste de La Roche, gardien des Capucins de Belley[2], et il écrivit directement à la duchesse Christine, régente des États. Par cette lettre, datée d’Hautecombe, le 20 janvier 1649, il la supplie de venir en aide à cette triste communauté presque dissoute et de commander aux premiers magistrats de la Savoie de lui prêter la main pour encourager ses religieux à vivre suivant leur règle « affin

  1. Burnier, Hist. du Sénat de Savoie, t. I, p. 553.
  2. Qui se signait : Pauvre capucin, tandis que Brunel se signait : Religieux indigne.