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circonstances parurent favorables, l’administration du département s’en préoccupa.

Tous les bâtiments de l’ancienne abbaye, avec 512 journaux attenants, d’un seul tènement, et 31 journaux du domaine de Porthoud, furent vendus, le 25 thermidor an iv (13 août 1796), aux citoyens Léger Henry, Louis et Joseph Landoz frères, pour le prix de 50,942 livres[1]. Divers particuliers achetèrent le reste des terres, à l’exception du domaine de Saint-Gilles et d’une partie de la forêt.

Dans le courant de l’année 1799, les acquéreurs cherchèrent à utiliser pour une faïencerie les vastes édifices qui, sans une destination spéciale, « auraient bientôt subi le sort des autres bâtiments placés ainsi dans des déserts inha-


    rêgisseur provisoire des biens d’Hautecombe, ensuite de l’ordre qu’il en avait reçu du citoyen Girard, directeur de la régie nationale du département. Les 268 numéros de cet inventaire, fait trois ans après le départ de la communauté, ne révèlent aucun point de vue nouveau. Quelques détails relatifs à l’exploitation agricole des religieux méritent seuls d’être relatés. Ainsi, il y avait alors 50 journaux (14 hectares 74 centiares) de vignes dans la propriété d’Hautecombe ; 34 cuves, 3 grands pressoirs à perches et 1 à vis ; 71 fûts de diverses contenances, dont les plus grands pouvaient recevoir jusqu’à 2,300 litres. Le domaine d’Hautecombe, proprement dit, comprenait, outre ces 50 journaux de vignes, environ 900 journaux de bois et rocs, plus les jardins, prés, cours, pâturages et tous les bâtiments de l’abbaye, tenus en régie par l’ex-moine Garbillon. Il ne faut en distraire que la « maison de la Porte d’Hautecombe, » comprenant un petit jardin et trois moulins affermés au nommé Glaret. La ferme de Saint-Gilles, composée d’une maison d’habitation, avec grange et écurie, et de 32 journaux, était exploitée par Antoine Rubelin ; celle de Grenne, comprenant maison et 28 journaux, était affermée à Alphonse Durutty. Le « cy-devant château de Pomboz, » avec 13 journaux environ, était tenu en ascensement par les héritiers Roux.

  1. Archives de la préfecture de Chambéry, n° 862.