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bités, et ne présenteraieiitque des ruines[1]. » Un four fut installé sous la coupole de l’église ; la famille du principal exploitant se logea dans quelques chambres du monastère.

Cet établissement n’est point mentionné dans les livres sur la céramique ; il n’est pas cependant indigne de souvenir. Son importance industrielle a été signalée dans la statistique du Mont-Blanc[2] : « On y a fait avec succès, est-il dit, quelques essais d’une faïence imitant celle d’Angleterre. Les artifices pour broyer les matières sont mus par les eaux d’une fontaine intermittente, recueillies dans un assez grand réservoir qui se trouve situé entre la fontaine et l’établissement. On mêle en diverses proportions, suivant les objets que l’on veut fabriquer, les argiles qu’on tire des communes voisines, telles que celles de Tresserve, de Méry et de Vivier. Il n’y a qu’un fourneau. On y fait ordinairement quatre cuites par mois. La fabrication peut s’élever à une cinquantaine de mille francs. Les ateliers occupent douze ouvriers à l’année, on en emploie au moins dix-huit au dehors, ce qui fait en tout trente ouvriers. »

L’établissement d’Hautecombe représentait, lui seul, le tiers des affaires des huit fabriques de poterie ou de faïence du département du Mont-Blanc. Il avait des dépôts à Lyon, à Grenoble, à Chambéry, ce qui a sans doute fait mentionner par quelques auteurs l’existence d’une faïencerie dans cette dernière ville. Indépendamment des localités

  1. Ce désir de préservation et la date de cette création ressortent des considérants d’un arrêté du conseil de préfecture, du 6 prairial an [[sc|viii}}, qui maintient les acquéreurs dans la jouissance de « certaines broussailles en voie de reboisement et dans le bénéfice de leur contrat, la législation ayant eu pour but principal de favoriser le commerce et les établissements utiles. » (Arch. de la préf. de Chambéry, c. 17e rayon.)
  2. Description topographique et statistique du département du Mont-Blanc, par M. Verneilh, préfet de ce département ; Paris, 1806. p. 484.