aussi de ces carrières, des pierres d’une nature particulière que l’on appelait en Flandre, sans doute à cause de leur lieu d’origine : coperslagersteenen[1].
La grande industrie du moyen-âge, la draperie, ne prit qu’assez tard à Dinant une certaine importance. Elle existait cependant dans la ville dès le XIIIe siècle, mais Huy, plus rapprochée de la grande route commerciale du Brabant, lui faisait alors une concurrence à laquelle elle ne pouvait pas résister. Ce n’est qu’au XVe siècle que la fabrication du drap semble s’être développée à Dinant[2]. On y tissait, à cette époque, des étoffes grossières confectionnées probablement avec la laine des moutons ardennais. Il est surprenant de trouver ces draps mentionnés dans les comptes des facteurs de l’ordre teutonique à Bruges, qui les expédiaient vers Dantzig et Marienbourg[3].
L’intérêt particulier que présente l’histoire économique de Dinant réside dans son affiliation à la Hanse teutonique. En dehors des pays de langue allemande, elle est la seule ville qui ait fait partie de cette puissante confédération politico-commerciale. Cette apparition singulière d’une ville hanséatique wallonne mérite de nous arrêter quelques instants[4].
Ce sont incontestablement les actives relations commerciales de Dinant avec l’Angleterre qui l’ont fait entrer dans la Hanse. Sa position, comme on va le voir, n’y a d’ailleurs jamais été très nette : jamais, si l’on peut ainsi dire, elle n’en a été un membre optimo jure.
- ↑ Pinchart. op, cit. p. 512.
- ↑ Le développement tardif de la draperie à Dinant ressort de ce fait que le jet du banquet plaçait les drapiers dans une situation différente de celle des autres artisans.
- ↑ Sattler, Handelsrechnungen des deutschen Ordens, pp. 268, 328, 337 338, 422, 427, 435.
- ↑ Sur la situation de Dinant dans la Hanse, v. Lappenberg, Urkundliche Geschichte des Hansischen Stahlhofes zu London p. 35. La carte de la Hanse dans l’atlas historique de Droysen-Andree, indique à tort Dinant comme siège d’un simple comptoir hanséatique.