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Page:Histoire de la constitution de la ville de Dinant au Moyen Âge.djvu/106

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Le 15 mai 1329, Edouard III, probablement grâce à l’intervention du duc de Brabant, accorda aux Dinantais les franchises octroyées en 1303 à tous les marchands étrangers et particulièrement aux marchands allemands, fréquentant son royaume. Ce privilège fut successivement renouvelé le 21 mars 1347, le 8 avril 1352, le 7 mars 1353, le 12 juin 1355 et pour la dernière fois le 8 mai 1359[1].

Loin de pouvoir dater du privilège de 1329 l’entrée de Dinant dans la Hanse, on doit au contraire conclure, du fait que la ville jugea bon d’obtenir pour ses marchands des garanties particulières, qu’elle n’en faisait pas encore partie. En fait toutefois, sa situation en Angleterre était la même que celles des villes allemandes, puisqu’elle jouissait depuis 1329 des mêmes avantages commerciaux que celles-ci. En outre, si l’on appelle Alemania, comme le faisait la chancellerie anglaise, non seulement les pays de langue allemande, mais toute la partie de l’empire située au Nord des Alpes, Dinant était une ville allemande. Appartenant en effet à un évêché impérial, elle était, aux yeux des Anglais située in Alemania et c’est toujours ainsi qu’elle est désignée dans les diplômes royaux. Ville allemande, participant aux privilèges des villes allemandes, elle devait finir tout naturellement par être confondue avec elles et par prendre, à la longue, sa place dans la Hanse. C’était chose faite au milieu du XIVe siècle. En 1344, des marchandises appartenant à des Dinantais ayant été confisquées à la foire de Saint-Giles près de Wynton, ceux-ci protestèrent en se fondant sur les privilèges accordés aux mercatoribus Alemanie et eorum successoribus et en faisant valoir qu’ils étaient membres de la Gildehalla Theutonicorum. L’Alderman des marchands allemands certifia la vérité de ces allégations dans la chancellerie du roi et les denrées arrêtées furent rendues à leurs propriétaires[2]. Ainsi, dès 1344, les Dinantais passaient pour affiliés au comptoir hanséatique de

  1. Höhlbaum, Hans. Urkb. II, n. 482, III, n. 94, 233, 264, 330, 446.
  2. Ibid. III, n. 39, 42.