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Page:Histoire de la constitution de la ville de Dinant au Moyen Âge.djvu/127

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en 1772[1] a été pour la ville, jusqu’à l’annexion du pays de Liège à la France en 1794, ce que la charte de 1348 avait été pour elle au moyen-âge. Celle-ci avait établi un conseil représentant les intérêts divers des trois membres de la bourgeoisie et directement élu par elle ; celui-là créa un conseil où seule la partie instruite et riche de la population pût avoir accès. Toutes les retouches qu’on y a faites ont eu pour but d’augmenter les présomptions d’intelligence des élus. En 1708, il fut décidé que les illettrés ne pourraient être revêtus des fonctions de jurés[2] ; en 1743, on établit la préférence en faveur des échevins, avocats et personnes lettrées sur les marchands, pour tous les offices publics[3] ; etc. Ainsi formé, le conseil est devenu un véritable collège d’administration. Sous la tutelle de l’État, qui ne lui a laissé que des attributions de police, qui intervient par des commissaires dans la nomination de ses membres et vis-à-vis duquel seulement il est responsable, rien en lui ne rappelle plus l’ancienne assemblée représentative du moyen-âge avec ses pouvoirs si variés et si étendus. Tel qu’il nous apparait dès lors il porte nettement la marque de l’époque du despotisme éclairé.

  1. Édits, 3e série, I p. 554, II, p. 177, 681.
  2. Ibid, I, p. 386.
  3. Ibid. II, p. 114.