Page:Histoire de la constitution de la ville de Dinant au Moyen Âge.djvu/126

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
118

notables. Maximilien Henri de Bavière a introduit définitivement ce nouveau système dans la principauté, comme Charles-Quint, longtemps auparavant, l’avait introduit en Flandre. Le règlement qu’il donna à Liège en 1684, devint le modèle d’après lequel furent réformées successivement les administrations communales de toutes les bonnes villes. Dinant eût son tour quatre ans après la cité. À la suite d’une enquête faite par des députés des États, le prince promulgua, le 16 mars 1688, un édit qui fit disparaître l’ancienne constitution populaire « qu’une antiquité moins corrompue rendoit pour lors innocente ». Les trois membres de la bourgeoisie furent remplacés par trois chambres, comprenant chacune quatorze notables bourgeois non artisans, et qui furent considérées comme représentant le corps de la ville. Chaque année, ces chambres désignaient, devant des commissaires du prince, au moyen d’un système de ballottage très compliqué, les jurés du conseil, qui ne comprit plus désormais que neuf personnes[1].

Comme on le voit, ce règlement, tout en laissant subsister l’apparence des trois membres de la ville, transformait en réalité complètement, la constitution. À partir de 1688, les élections se passèrent à huis-clos. Le ballottage désignait mécaniquement, parmi les quarante-huit notables composant les chambres, les neuf membres du conseil. Celui-ci était désormais presqu’aussi étranger à la bourgeoisie que l’échevinage. En 1577, Marguerite de Valois passant par Dinant un jour d’élection magistrale, avait encore vu tout la ville en liesse et en débauche « tout le monde yvre… bref, un vrai chaos de confusion »[2]. En 1688, on s’efforça au contraire de donner au renouvellement magistral aussi peu de retentissement que possible : le banquet qu’il était de coutume d’offrir au nouveau conseil fut même supprimé.

Le règlement de 1688, modifié en 1724, en 1751 et

  1. Édits, 3e série, I p. 116.
  2. Mémoires de Marguerite de Valois ch, VIII.