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Page:Histoire de la constitution de la ville de Dinant au Moyen Âge.djvu/24

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Il importe de constater à ce propos que cette collégiale, l’une des douze abbayes séculières dépendant du chapitre cathédral de Liège, ne posséda jamais dans la ville autre chose que des terres et des revenus utiles et n’y exerça, à aucune époque, des droits quelconques de juridiction[1].

Nous connaissons malheureusement fort mal, vu l’absence de sources, l’administration épiscopale à Dinant. On peut toutefois constater que, comme dans les autres villes liégeoises, des deux fonctionnaires urbains, l’avoué et le maire, le premier perdit graduellement son importance au profit du second[2]. Les premiers avoués dinantais furent probablement des ministeriales. Au XIIe siècle ils ont complètement perdu ce caractère. Nous voyons en effet, à cette époque, l’avouerie au pouvoir des comtes de Duras qui possédaient en même temps celle de Saint-Trond. Ces comtes paraissent avoir surtout résidé dans les environs de cette dernière ville et ils ne furent guère pour Dinant que des avoués absents, sans influence sur la constitution urbaine[3]. Leur avouerie ne doit avoir été qu’un fief épiscopal en vertu duquel ils étaient tenus à défendre le château et la ville. En 1152 Godefroid de Duras est appelé châtelain[4]. À la fin du XIIe siècle, l’avouerie passa par héritage à Widric de Walcourt. Ce fut lui qui en 1194 défendit le château de la ville contre Baudouin V de Hainaut. À partir de 1213 les détenteurs de la seigneurie de Rochefort furent avoués héréditaires de Dinant et le restèrent

  1. En 1223 l’église percevait encore la dîme dans l’île. Cartul. I, 37. En 1312 elle possédait un droit de forage sur les vins. Ibid. 90. Au XIVe siècle elle avait pour ses terres, comme les autres grands propriétaires de la ville, une cour foncière.
  2. Wohlwill, die Anfänge der Landständischen Verfassung im Bisthum Lüttich, p. 71. Poullet, Histoire du droit pénal dans la principauté de Liège, p. 59, sqq.
  3. Sur ces comtes voyez de fréquentes mentions dans Gesta abbatum Sancti Trudonis. Pour l’avouerie de Dinant, v. Saint-Genois, Histoire des avoueries en Belgique, p. 115 et Cartulaire, I, p. 178.
  4. Cartulaire, I, n. 4.