voit s’excuser de devoir différer sa réponse parce qu’il n’a pas encore pu consulter les trois parties de la ville. En réalité, il n’est que le porte voix de la bourgeoisie. Ce n’est que pour les objets d’importance minime, qu’il agit en vertu de sa propre initiative. En dehors de là, il s’en réfère toujours aux décisions de la généralité, de l’université de la ville[1].
La forme suivant laquelle la communauté prenait part au gouvernement urbain est particulièrement intéressante. C’est aux maîtres et conseil qu’il appartenait de la convoquer. Le jour fixé pour la réunion était habituellement le samedi ou le dimanche[2] ; la halle servait de local à l’assemblée. L’ordre du jour était connu à l’avance : les sergents de la ville avaient à le publier ; en outre les maîtres, tiers et jurés des différents membres en instruisaient au préalable leurs commettants. Il se passait habituellement de la sorte un certain nombre de jours entre la convocation et la réunion de la généralité.
Tous les bourgeois pouvaient prendre part à l’assemblée. Les maîtres en avaient la présidence, faisaient connaître l’objet de la réunion et demandaient l’avis de chacun des trois membres. Il n’y avait donc pas de discussion générale : l’assemblée n’était que préparatoire au vote. Chaque membre votait naturellement à part. Suivant la coutume générale du moyen-âge, le vote se faisait par sieultes, c’est à dire par recès[3]. Un espace de quelques jours se passait parfois entre la réunion générale et la proclamation des sieultes. Les trois
- ↑ Cartul. II, n. 91 donne un exemple du peu de liberté du conseil en présence de la généralité. Le mambour Marc de Bade ayant demandé à la ville de lui fixer un jour pour la joyeuse entrée, les sieultes des trois membres se trouvèrent en désaccord. Le conseil envoya les trois résolutions à Marc, sans ôser décider.
- ↑ Les artisans étaient naturellement plus libres ces jours là. Les batteurs ne travaillaient pas le samedi.
- ↑ C’est ce qui s’appelait à Liège voter à suyte (sequela). Les votes étaient inscrits à la craie sur un tableau, v. la Chronique de Jean de Stavelot éd. Borgnet p. 289.