considération. Les fromages, les graines, les épices, les cuirs, les toiles, les métaux, les draps, les bestiaux « et autres marchandises quelconques » sont astreintes à la même prestation immuable fixée par la tradition.
Outre le tonlieu, l’évêque possédait encore, comme jadis le comte de Namur, un droit de winage sur les bâteaux. Une enquête faite en 1518 constate que le maire exigeait de chaque barque passant sous le pont de Dinant un quart d’aidan « voire que quant les mariniers n’avoient point d’argent, ils jettoient une were (?) à terre pour le payement dudit winage. »
Au xive et au xve siècle, est mentionné un droit d’afforage seigneurial sur les boissons qui semble avoir été soit donné en fief, soit affermé. L’antiquité de son origine est attestée par ce fait qu’il se percevait en nature[1]. Pour la levée de ces droits, l’évêque avait dans la ville un chairier ou receveur.
Il faut ajouter à ces différents droits domaniaux du prince, la propriété du moulin de l’île, que les Dinantais auraient été forcés de construire (au xiiie siècle ?) par suite d’une sentence épiscopale[2], et celle de la table des Lombards, ou comptoir de change.
On peut encore considérer comme rentrant dans le domaine, les revenus que l’évêque tirait de la juridiction. Toutes les amendes prononcées par les échevins lui appartenaient et, comme on l’a déjà vu, il percevait une partie de celles qu’appliquait le conseil.
Ce qui a été dit plus haut de la juridiction épiscopale dispense d’en parler longuement ici. Telle elle était au xiiie siècle
- ↑ Cartul. I, n. 31 et 50. Cf. Cartul. de Bouvignes I, n. 25. L’afforage n’est plus mentionné à Dinant à partir de 1415 : il a probablement disparu devant la fermeté. Cela expliquerait l’hostilité épiscopale contre celle-ci.
- ↑ Une enquête de 1519 déclare que ce moulin fut fait par ceux de Dinant « pour amende à quoy ils furent condempnés à ung evesque de Liége, et par celi evesque à le faire rendant et moulant farine dedans quarante jours ; ce qui fut fait comme il en appert, tellement que le 40e jour on porta de la farine audit evesque et que celui qui la portoit, souffla la farine au visage dudit evesque. »