et leur faisait connaître sommairement l’ordre du jour. Aussitôt le reçu de la lettre épiscopale, les maîtres avaient à convoquer la généralité de la ville. L’objet de la réunion lui était soumis et une sieulte faisait connaître quelle était, à ce sujet, la volonté de la bourgeoisie. Le mandat des députés aux États était donc absolument impératif. Ils n’avaient aucune initiative personnelle : leur rôle se bornait à porter la parole au nom de leurs commettants. Leur pouvoir était si strictement limité que, si l’on avait à prendre quelque résolution imprévue, ils devaient venir demander de nouvelles instructions à la généralité.
Le nombre des députés envoyés aux États était variable. Les maîtres de la ville et les anciens maîtres semblent avoir eu le droit de faire partie de cette assemblée. En outre, il arrivait que la ville chargeât spécialement certaines personnes de la représenter.
Il semblerait, à première vue, que Dinant ait dû soigneusement se faire représenter à toutes les réunions des États. Il n’en est rien. On peut dire que l’envoi de délégués par la ville était l’exception. Presque toujours le conseil se faisait excuser, en alléguant soit l’arrivée trop tardive de la convocation qui n’avait pas permis de réunir la généralité, soit la nécessité de la présence des maîtres, etc.[1]. Il ne faudrait pas voir cependant dans cette attitude une marque d’indifférence. Le mandat impératif rendait en effet presque toujours inutile la participation de députés à l’assemblée. Il suffisait
- ↑ Je connais les excuses de la ville aux États du 15 juin 1449, 19 novembre 1450, 21 juillet 1451, 2 octobre 1452, 10 décembre 1452, 6 juin 1453, 14 novembre 1455, 27 mai 1456. On peut juger par là du petit nombre d’assemblées auxquelles assistaient les députés de la ville.
1450 novembre 19 : délibération sur le fait des XXII et les buvraiges appelés fortes bières ; 1451 juillet 22 : délibération sur le fait des XXII ; 1451 Octobre 2 : délibération sur le fait des bannis et des aubains ; 1453 mai 3 : délibération sur les entreprises de Louis de la Marck contre les forteresses de Rochefort et d’Agimont ; 1456 mai 27 : délibération sur les monnaies, le renchérissement des grains, les plaintes du seigneur de Jeumont, l’héritage des vignerons de la cité, etc.