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Page:Histoire de la constitution de la ville de Dinant au Moyen Âge.djvu/98

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V.

Ce que Dinant a été au moyen-âge, elle l’a été par le commerce. Vis à vis de Liège, ville de prêtres et de nobles, elle présente un caractère exclusivement bourgeois et marchand. Elle est, comme disent les lettres du conseil, exclusivement « fondée sur le fait de marchandise. »

Nous avons déjà vu, au Xe siècle, Dinant qualifiée d’emporium par la vie de St-Hadelin. Au XIe siècle, elle était devenue un centre commercial assez actif, et la population des alentours commençait à venir s’y fixer. C’est à l’industrie du métal qu’est dû ce rapide développement économique. Au fond de son étroite vallée, Dinant s’est enrichie par le travail du cuivre, comme dans la grande plaine des Flandres, Arras, Lille, Douai, Ypres, Gand, Bruges, Bruxelles et Louvain par celui de la laine. Elle occupe par là une situation particulière dans l’histoire commerciale des Pays-Bas.

L’industrie du cuivre à Dinant remonte, selon toute vraisemblance, à une haute antiquité. Les métaux sont abondants dans le Condroz où, dès l’époque romaine, l’existence de nombreuses forges est attestée. Au Xe siècle, des chroniques monastiques parlent de la fabrication d’objets en cuivre dans cette contrée[1] et nous avons déjà vu que l’airain, le plomb et

  1. Un excellent travail de M. Pinchart : Histoire de la Dinanderie et de la sculpture de métal en Belgique. Bullet. des comm. royales d’Art et d’Archéologie, t. XIII, a recueilli ces textes. Je ne puis admettre l’hypothèse émise par l’auteur que les Dinantais furent initiés aux secrets de l’art de la fonte par des artistes de l’Allemagne, p. 309.