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Page:Histoire de la participation de la France à l'établissement des États-Unis d'Amérique.djvu/17

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Dès les premières pages de ce troisième volume, le gouvernement de Louis XVI est engage contre l’Angleterre. Une de ses escadres approche de Philadelphie et va bientôt agir ; une autre, qui a la mission de fermer la sortie de la Manche aux forces navales de la Grande-Bretagne, ne tarde pas à se mesurer avec elles.

Le roi et ses conseillers avaient rompu la paix sans l’Espagne, c’est sans elle également qu’ils se sont avancés ainsi. Loin d’être assurés de son concours, ils ont rouvert la guerre qui s’était terminée quinze ans auparavant par la ruine commune ; ils l’ont fait dans la conviction que bientôt ce concours deviendrait inévitable.

Le gouvernement du roi ne redouble pas moins d’efforts pour attirer à ses côtés celui de Charles III. Le Pacte de famille est à ses yeux l’ancre solide. Il n’a aucun doute qu’unies ensemble les deux maisons de Bourbon n’infligent à leur ennemie des échecs rapides ; il croit que la participation de la marine espagnole manquant, au contraire, des circonstances interdites au calcul politique, tellement il les faudrait heureuses, seraient nécessaires pour lutter contre la puissance acquise à l’Angleterre par la paix de 1763, et qu’à leur défaut la France se verrait usée très vite, abattue de nouveau. L’Amérique elle-même, d’ailleurs, demande et espère de faire joindre à nos forces celles de l’Espagne ; la tâche en incombe ainsi aux ministres de Versailles. Une année entière se passe à recommencer les raisonnements pour procurer ce résultat, à chercher quelles satisfactions pourront déterminer cette puissance, à les lui concéder en définitive. Obtenir d’un allié