Page:Histoire des premiers temps de la Grèce, Tome 1 (1822).djvu/31

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niciens eux-mêmes n’avoient pas une popu , lation proportionnée à l’étendue de leurs entreprises, les moyens pacifiques durent être pendant long-temps les seuls dont on fît usage, et les Grecs en conservèrent toujours l’habitude ; car ils eurent rarement recours aux armes pour s’établir dans les pays où ils allèrent. On sent, d’après cela, qu’il ne devoit rien y avoir d’aussi monotone que l’histoire des cinq premiers siècles de la Grèce, puisqu’elle n’offroit presque aucun de ces grands événemens politiques ou mi litaires qui excitent si vivement la curiosité par l’intérêt qu’ils inspirent ; elle dut donc être négligée par les poëtes, qui n’y trou voient presque aucun de ces exploits qui se prêtoient si volontiers aux ornemens que leur fournissoit leur brillante imagination , et ils ne s’en occupèrent que pour retracer les généalogies des héros qu’ils chantoient ; c’est ainsi qu’Homère, à propos d’AEnée , remonte jusqu’à Dardanus, et jusqu’à Sisy phe , à propos de Glaucus ; et s’il a négligé les généalogies de la plupart des héros dont